Agathe, de Saint-Ex à la Rue d’Ulm


Agathe au milieu de ses professeures de Lettres classiques et ses anciennes camarades de promo, le 3 septembre 2021.

Remise à Agathe de « la Victoire de Samothrace », de l’Atelier de reproduction du Louvre, lors de la cérémonie organisée en son honneur, le 3 septembre 2021.

Après trois années dans le secondaire, ce sont encore trois années qu’Agathe a passées à Saint-Ex car après la khâgne, elle a choisi de khûber, c’est-à-dire de rester une année supplémentaire en prépa. Elle n’avait pas dit son dernier mot.
Son statut de khûbe lui a permis de présenter sa candidature au concours étudiant-normalien de la Rue d’Ulm. Celui-ci requiert un excellent dossier scolaire et un projet de recherches précis et motivé. L’admission donne accès à un Master de recherches au sein de l’ENS, LA plus prestigieuse des Grandes Ecoles françaises dans le domaine des Lettres.
Au cours de ces trois années, le goût d’Agathe pour les langues anciennes et le grec en particulier n’a fait que grandir : morphologie, syntaxe, vocabulaire, rien ne lui a fait peur ! au contraire, il lui en fallait toujours plus !
Ainsi, elle est devenue une helléniste remarquable : il faut savoir qu’Agathe est capable de traduire en 1h30, un texte grec d’une vingtaine de lignes (180 à 200 mots) sans dictionnaire ! Une espèce devenue rarissime !
Si l’on ajoute à cela un talent de traductrice —manifestation d’un goût pour la langue— et un intérêt soutenu pour la littérature et la culture antiques, toutes les conditions étaient réunies pour une candidature de qualité.
C’est ainsi que, à force de lectures, de réflexion et de discussions, Agathe a dessiné un projet qui s’est petit à petit affiné : elle a rédigé une proposition d’étude autour de la notion de témoignage chez Clément d’Alexandrie, auteur des IIe et IIIe siècles après J. C. qui a publié entre autres œuvres théologiques, un Protreptique, ouvrage très rhétorique destiné à convaincre les Grecs que leur paganisme doit se résoudre en un monothéisme et à se convertir. Le Protreptique est un texte d’érudit, riche en références littéraires et en citations, on comprend qu’il ait séduit Agathe. Confortée dans son choix (car il y eut des moments de doute et de découragement) par deux grands spécialistes de Clément d’Alexandrie, M. Le Boulluec et M. Morlet, elle a rédigé le texte de son projet, appuyé sur une bibliographie conséquente, et sa lettre de motivation.
Deux mois plus tard, c’est l’admissibilité : grande victoire déjà !
Alors, avec ce qui lui restait d’énergie (car il avait fallu aussi mener l’intense travail pluridisciplinaire de la khâgne et affronter toutes les épreuves sur table du concours CPGE) et un courage renouvelé, elle a préparé les deux épreuves d’admission, commentaire de texte et entretien de motivation.
Le résultat a été à la hauteur de l’investissement !

Une telle réussite doit susciter des vocations chez les étudiants présents et à venir des CPGE de Mantes, les inciter à avoir confiance en eux-mêmes malgré les difficultés et en leurs professeurs qui les guident et les soutiennent dans leurs parcours.

Bravo Agathe et merci !

Laisser un commentaire