La « langue de bois »

Bonjour à tous,

Je reviens pour la rentrée avec un article qui concerne deux événements majeurs, ayant marqué l’actualité de cet été. En effet, je vais aujourd’hui m’exprimer sur les incendies qui ont lieu en Amazonie mais également en Afrique, beaucoup moins médiatisés.

Tout d’abord, une piqûre de rappel : la forêt amazonienne recouvre une grande partie du territoire brésilien et s’étend sur plusieurs pays sud-américains dont la Colombie et le Pérou. Elle est un inestimable patrimoine écologique, avec ses 6 millions de kilomètres carrés qui font de cette forêt tropicale, la plus grande de la planète.

Force est de constater que notre « poumon vert » est sous une réelle menace et les incendies qui y ont eu lieu depuis le début du mois d’août ne font que le confirmer. Ils sont principalement dus à la déforestation selon des experts, ce qui fait de Jair BOLSONARO, le président du Brésil, la risée de ses homologues qui l’accusent de ne pas respecter ses engagements environnementaux et de mener des politiques en faveur de l’accélération de la déforestation. Cette pratique, par sa destruction des forêts, a des répercussions catastrophiques. Ce que je voudrais souligner, c’est l’impact significatif que ces feux ont sur le réchauffement climatique. En effet, les feux de forêts concentrent une énorme quantité de CO2 et des nuages de fumée ont même été détectés au-dessus de plusieurs villes brésiliennes. Pierre CANNET, le responsable climat de l’association écologiste WFF parle même d’un « point de non-retour ». Je pense qu’il est également important de mentionner les conséquences sur la faune et la flore et la reconstitution de la biomasse, partie en fumée, qui prendra bien plusieurs dizaines d’années. Ici, la notion d’ « écocide » intervient : ce concept est débattu depuis 1947 au sein de la Commission du droit international et désigne un acte criminel qui consiste à détruire un écosystème par le puisement complet de ses ressources ou simplement par sa mise en danger.

Au-delà de ce dramatique épisode amazonien, je veux également mettre en lumière une situation similaire en Afrique subsaharienne. En effet, cette région du monde abrite le bassin forestier du Congo qui, après la place primaire de l’Amazonie, occupe la seconde. Toutefois les feux qui y ont lieu s’étendent davantage en Angola et en Zambie et les causes sont différentes de celles qui expliquent les incendies en Amazonie. En effet, la responsabilité serait plutôt donnée au brûlis, technique ancestrale qui consiste à brûler les terres pour les défricher et les mettre en culture. Normalement contrôlés, ces feux ne sont pas sans conséquences désastreuses et peuvent bien entendu échapper au contrôle des agriculteurs locaux : des problématiques locales qui ont un impact planétaire quant à l’émission de CO2, responsable du réchauffement climatique et les incendies présents en Afrique en représenteraient un tiers.

Deux explications différentes qui ont la même conséquence négative : des feux incessants qui menacent le bon équilibre de l’environnement. Ces deux exemples ne manquent pas de montrer que la bataille contre les émissions de gaz à effet de serre est loin d’être remportée et que si les décisions ne sont pas prises à temps, à l’échelle mondiale, le point de non-retour sera franchi. Dans cet article, j’ai essayé de souligner la gravité des événements qui, je l’espère, vous donneront l’envie de poursuivre la réflexion, tout en restant concise car le débat enferme une dimension politique et économique plus complexe que je ne l’ai énoncé.

LAAL Imane, Prépa ECE2

 

Edm

Agrégée d'Espagnol CPGE Chaire Supérieure Professeure CPGE depuis 1998 Présidente PrépaMantes

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