Conférence à plusieurs voix

Le lundi 20 mars 2017

Un épilogue à l’hommage international rendu à Cervantes et Shakespeare (1616-2016)

2016 aura été une année riche en événements liés à l’anniversaire commun du plus grand des dramaturges anglais et du plus grand des romanciers espagnols, deux auteurs considérés dans le monde entier comme novateurs et précurseurs. On a ainsi coutume de dire que tous les romanciers se sont nourris du Quichotte comme tous les dramaturges puisent dans la création shakespearienne. Nous parlerons donc cette après-midi d’héritage et de postérité.

Alors que nous nous réjouissons tous de l’arrivée du printemps 2017, beaucoup penseront qu’à Mantes, au bout de l’Académie, nous avons parfois du mal à suivre l’actualité et à rester dans le feu de l’action. Il nous a été difficile en effet de monter cet événement avant la fin de l’année de commémoration. Notons que nous aurions eu plus de mal à faire venir nos deux conférenciers qui ont été particulièrement accaparés en 2016 par les différentes rencontres, les colloques et publications autour des deux auteurs géniaux que nous allons évoquer. Notons aussi qu’il n’était pas inintéressant de nous inscrire dans une logique d’après événement avec l’idée sous-jacente de dresser un bilan de ce que les gouvernements, les artistes, les universitaires, les lecteurs et spectateurs ont pu exprimer à travers les nombreux événements proposés partout dans le monde : pour exemple, une tournée théâtrale de deux ans et dans 200 pays a notamment installé Hamlet sur un terrain de tennis à Kaboul et dans un camp de réfugiés syriens en Jordanie, un concours Cervantes en rap organisé entre l’Espagne et le Mexique a réuni 104 rappeurs à Almagro et 87 à Guanajato autour d’une œuvre qui pour ces artistes urbains continue de parler de problèmes quotidiens comme la justice sociale ou la marginalité. Les Espagnols ont redoublé d’inventivité pour pallier au manque d’investissement d’un gouvernement confronté à une crise institutionnelle sans précédent depuis la Transition Démocratique et déjà peu motivé par l’hommage de 2015, année où l’on fêtait la publication de la seconde partie des aventures de l’ingénieux hidalgo : un bibliothécaire espagnol a ainsi publié l’intégralité du Quichotte en 17 000 tweets. Il semble que Shakespeare ait fait plus parler de lui, la marque de luxe Montblanc a ainsi proposé un stylo « William Shakespeare Edition Limitée 1597 » tiré à 1597 exemplaires dans le monde entier, 1597 l’année de Roméo et Juliette. Le prix ? 3 730 euros.

Cher public, adhérents de l’Université Corot, étudiants d’Hypokhâgne et de Khâgne, élèves de Premières S, nous vous invitons aujourd’hui à une conférence assez particulière que nous avons imaginée comme ce spectacle total qu’était la représentation théâtrale baroque.

Notre hommage se déclinera donc en deux prises de parole suivies des questions toujours bienvenues des auditeurs : c’est M. Canavaggio, ancien élève de la Rue d’Ulm (Promo 56), Agrégé d’espagnol et Docteur ès Lettres, Professeur émérite de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, ancien Président du Jury de l’Agrégation d’espagnol et ancien directeur de la Casa Velázquez qui s’exprimera tout d’abord sur la question de la réception du Quichotte dans l’Amérique de langue espagnole et anglaise. C’est avec beaucoup de gentillesse que notre plus grand spécialiste du Quichotte en France a bien voulu adapter son discours au programme que suivent cette année les hispanisants d’Hypokhâgne et de Khâgne. Le sujet a été choisi aussi du fait de la conférence de Philippe Rabaté que nous avons eu le plaisir d’entendre jeudi sur Les vies réelles et littéraires de Cervantes et vous avez pu constater combien Philippe Rabaté soulignait la chance que nous avions de recevoir M. Canavaggio aujourd’hui, lui qui a notamment œuvré à la publication des œuvres romanesques complètes de Cervantes dans la Bibliothèque de la Pléiade en 2001. C’est ensuite Yan Brailowsky, ancien élève de l’ENS Fontenay-Saint Cloud, Agrégé d’anglais et Docteur en littérature anglaise, spécialiste du théâtre élisabéthain, des relations entre théâtre et pouvoir sur fond de querelles religieuses, Maître de Conférences en histoire et littérature anglaise de la première modernité de l’Université Paris Ouest la Défense, secrétaire de la Société Shakespeare, qui prendra la parole sur la question de l’héritage laissé par Shakespeare notamment dans le domaine de l’esthétique théâtrale.

Je souhaiterais remercier tout particulièrement Bernard Darbord qui a dirigé pendant de nombreuses années le département d’espagnol de l’Université de Nanterre et qui continue d’ailleurs de veiller sur de nombreux étudiants et doctorants de nous avoir permis d’organiser cet événement. M. Darbord devait être présent aujourd’hui dans le public mais a été retenu du fait d’une mauvaise chute. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement et je tenais à rappeler qu’il a été et continue d’être non seulement un contact précieux à l’Université en accueillant avec une toute particulière bienveillance nos Khâgneux désireux de poursuivre en espagnol mais qu’il a toujours suivi avec beaucoup d’intérêt nos projets culturels en intervenant lui-même en 2007 lors d’une conférence consacrée à la langue du Cid ou en nous mettant en rapport avec de grands noms comme Jean Canavaggio qui était déjà venu en 2010 pour une conférence sur le thème de l’Odyssée, aux côtés de Daniel Ménager, ou aujourd’hui Yan Brailowsky.

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Comme à chaque fois que nous organisons ce type de rencontres, nous avons souhaité faire entendre la voix de spécialistes mais aussi celle des jeunes lecteurs. La pression est forte pour eux car ils vont se présenter devant un public exigeant et devant deux universitaires qui ont voué leur vie à l’étude des textes qui seront évoqués dans quelques instants. Mais quelle belle expérience, quel défi majeur à relever ! Et c’est pour cela que nous avons souhaité leur offrir les deux moments les plus importants de cet événement. L’introduction, exercice périlleux, a été ainsi confiée à Clara et Sophia, étudiantes de Khâgne de grande valeur qui ont eu le courage de conduire à son terme un projet d’écriture que nous avons préféré appeler « Mano a mano » plutôt que « Dialogue des Morts » et qui venait se rajouter à un programme de travail déjà très riche, Clara et Sophia étant à quelques jours de passer le concours de l’ENS. Quant à la conclusion, tâche souvent expédiée par le candidat épuisé, ce sont les élèves de la section Théâtre de Virginie Lacombe qui la prendront en charge pour notre plus grand bonheur en invitant les protagonistes du Quichotte à entrer dans le Songe de Maître Will..

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Je vous souhaite une très belle conférence, je remercie Monsieur le Proviseur toujours prêt à encourager nos initiatives, Pascale Sibaud et Jean-Paul Dubacq d’avoir permis cette nouvelle rencontre entre l’Université Corot et notre lycée. Je remercie mes collègues de CPGE et du Secondaire qui permettent, par leur présence aujourd’hui dans cet amphi, mais aussi en amont et en aval dans les classes, de faire vivre notre liaison.

Edm

Agrégée d'Espagnol CPGE Chaire Supérieure Professeure CPGE depuis 1998 Présidente PrépaMantes

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