La première conférence de l’année: l’ordre mondial vu par Pascal Boniface

Rapport de la conférence de Pascal Boniface par Lisa de Prépa EC2

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Le mercredi 9 octobre

A l’Agora

Conférence organisée par Mme Nathalie Coste, responsable du partenariat Stex-Sciences Po Paris

 

10H30 Pascal Boniface (directeur de l’IRIS) nous fait l’honneur de sa présence et de son intervention pendant près d’une heure et demie. Il est 10H35 et c’est parti pour un enchainement très riche d’une réflexion sur le monde actuel, sur les stratégies géopolitiques du moment. Il est lancé pour nous faire faire un tour du monde en 90 minutes !

 

L’ordre mondial.

La notion de frontière a changé. La mondialisation est caractérisée par une contraction du temps/espace. S’établit alors un contact quasi immédiat, instantané grâce aux NTIC.

Il est aujourd’hui impossible de dire « je ne sais pas…je ne suis pas au courant ». Il n’y a plus d’opacité, ce qui est un avantage considérable. Mais cette massification de l’information présente un inconvénient de taille. En effet, l’abondance d’informations nous oblige à faire le tri, à opérer une sélection d’informations. Nous devons alors les replacer dans un contexte plus global. Il faut sans cesse faire des liens avec l’histoire. Chaque événement est pris dans un mélange de rationalité et d’irrationalité. Et en voulant être simple, rapide, on en réduit la compréhension. La clé du savoir vient de la prise de recul. Il est indispensable de faire des aller-retour entre le local et le global, entre le particulier et le général. C’est bien d’être spécialiste, mais il faut aussi avoir une idée du général. Il faut creuser profond, ratisser large pour comprendre les événements. Il faut avoir un esprit critique, il faut remettre en perspective l’information trouvée. La presse recherche le sensationnel. Il faut être vigilant pour ne pas confondre le structurel et le conjoncturel. La presse parle souvent de rupture, mais lorsqu’on regarde de plus près, on aperçoit plutôt quelques différences mais qui forment tout de même une continuité.

C’est le cas par exemple du président Obama, successeur de George Bush. Il y a des changements mais c’est loin d’être une rupture totale. Les médias ont une fâcheuse tendance à grossir les dégâts pour attirer l’attention. Le lendemain de la catastrophe du 11 septembre 2011, nombreux sont les médias qui ont inscrit en gros titre « cette catastrophe va changer la face du monde ». Mais cela est entièrement faux. Cela n’a pas affecté les relations internationales. Certes, c’est un drame sans précédents pour les Etats-Unis, mais l’événement n’a pas changé le monde. Dire cela serait alors confondre l’émotion et la raison. On invoque souvent la morale pour mieux violer les droits. Les Etats-Unis ont certes été frappés violemment mais cela ne les a pas affaiblis pour autant. Leur puissance militaire, culturelle reste la même. Et cela n’a pas touché les autres pays ; la Chine entre à l’OMC en 2001, le Japon ne change pas.

Il faut remarquer que l’empathie occidentale a été plus forte que celle des pays africains par exemple.

Un moment de l’histoire au cours duquel il y a eu de réels changements en terme de relations a été l’après effondrement du monde bipolaire. La chute du mur de Berlin illustre la fin du monde bipolaire. La fin de la guerre froide est le véritable dernier changement.

On se demande alors si le monde va tendre vers l’unipolarité ou bien vers une multipolarité. On constate que le monde n’est pas multipolaire car il n’y a pas d’équivalent à la puissance américaine. Aujourd’hui en tous cas. On voit bien la domination, la puissance américaine lors de ses élections présidentielles. Les élections américaines influencent les relations mondiales. L’ONU compte 193 pays membres. 192 d’entre eux considèrent que la relation la plus importante est celle qu’ils entretiennent avec Washington. Les Etats-Unis sont en tête dans tous les domaines. Le PNB américain est le plus important au monde. La Chine rattrape, elle avance plus vite mais elle encore loin des Etats-Unis. Sur le plan technologique, les Etats-Unis sont encore en première position. Il existe des Silicon Valley à la française, à l’américaine. Les NTIC, les success story sont américaines. Et il existe un effet d’entraînement, de suivisme de la part des autres nations.

Les Etats-Unis ont aussi une puissance culturelle. Hollywood ramène autant d’excédents commerciaux que le secteur de l’aéronautique. De plus Hollywood inculque au monde des valeurs différentes. 1/3 des étudiants qui partent étudier à l’étranger vont aux Etats-Unis. La Chine n’a pas de soft power, elle a un problème d’image.

On peut donc en conclure que le monde est loin d’être multipolaire dans la mesure où aucun pays n’égale les Etats-Unis (aujourd’hui).

Le monde occidental reste le modèle avec son mode de consommation, de protection sociale…

« La montée des autres nous conduit à notre perte. » D’où vient cette idée ? Bien sûr que non ! Si la famine pouvait disparaître au Brésil, cela ne retirerait rien aux pays occidentaux. Si les chinois pouvaient s’exprimer librement, cela ne nous enlèverait rien à nous, occidentaux.

 

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Après cet exposé remarquable, Pascal Boniface s’est employé à répondre à des questions que des élèves du secondaire et de prépa ont pu poser sur toutes les crises actuelles. Curieusement et alors que M. Boniface avait rappelé l’ « autre 11 septembre » dans son introduction, aucune d’entre elles n’a concerné l’Amérique Latine… c’est dommage.

 

Lisa (EC2)

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Edm

Agrégée d'Espagnol CPGE Chaire Supérieure Professeure CPGE depuis 1998 Présidente PrépaMantes

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